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L’homéopathie

  • Photo du rédacteur: Florence Chabosseau
    Florence Chabosseau
  • il y a 7 jours
  • 5 min de lecture

Vous avez surement déjà consommé ces petites billes blanches solides enrobées de sucre. Mais connaissez-vous les fondements de l'homéopathie ?

 

Granules

 


 

L'homéopathie


Définition 

 

L'homéopathie est une médecine alternative, complémentaire, développée au XVIIIe siècle par le médecin allemand Samuel Hahnemann (1755-1843). Elle repose sur trois lois fondamentales :

 

1.     La loi de similitude : une substance qui provoque des symptômes chez une personne saine peut, à très faible dose, traiter des symptômes similaires chez une personne malade.

 

2.     La dilution ou principe d’infinitésimalité : les remèdes homéopathiques sont préparés par dilutions successives d'une substance active, souvent jusqu'à des concentrations infinitésimales, où il peut ne plus rester de molécule active. Ces dilutions sont accompagnées de secousses (dynamisation) censées renforcer l'effet thérapeutique.

 

3.     Le principe de globalité ou de totalité : l’homéopathe prend en charge son patient dans sa globalité et non uniquement de sa maladie.

 

L'homéopathie vise à stimuler les capacités d'autoguérison du corps en utilisant des remèdes individualisés, choisis selon les symptômes spécifiques et la constitution du patient.

 

Le mot homéopathie tire son origine du grec ancien et est composé de deux racines :

 

ὅμοιος (homoios) : signifie « semblable » ou « similaire » et

 

πάθος (pathos) : signifie « souffrance », « affection » ou « maladie ».

 

Ainsi, homéopathie se traduit littéralement par « traitement par le semblable ». Ce terme reflète le principe de la loi de similitude énoncée ci-dessus.

 

 

Hahnemann

 

 

Le mot a été créé par Hahnemann lui-même à la fin du XVIIIe siècle pour désigner sa méthode, par opposition à l'allopathie (du grec « allos », autre, et « pathos », maladie), terme qu'il utilisait pour décrire la médecine conventionnelle de son époque, qui traite les maladies par des moyens contraires aux symptômes.

 

Historique

 

À son l'époque, la médecine conventionnelle utilisait des traitements comme les saignées, les purges ou des substances toxiques (mercure, arsenic). Hahnemann, déçu par ces méthodes souvent inefficaces ou dangereuses, cherche une alternative.

 

En 1790, Hahnemann expérimente sur lui-même le principe de similitude en prenant de l'écorce de quinquina (utilisée contre la malaria). Il observe que cela provoque des symptômes similaires à ceux de la malaria, ce qui le conduit à formuler le principe de similitude : « le semblable guérit le semblable » (similia similibus curentur).

 

En 1796, Hahnemann publie ses premières observations dans un article, posant les bases de l'homéopathie. En 1810, il publie l'Organon de l'art de guérir, son ouvrage majeur détaillant les principes de l'homéopathie, incluant la dilution et la dynamisation.

 

Puis, Hahnemann développe la méthode des dilutions successives (par exemple, 1 partie de substance dans 99 parties d'eau ou d'alcool, répétée plusieurs fois) et de la dynamisation (secousses vigoureuses des solutions). Il croit que ces procédés libèrent l'« énergie vitale » de la substance.

 

L'homéopathie gagne en popularité en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, notamment auprès des élites et de ceux méfiants envers la médecine traditionnelle. Des hôpitaux homéopathiques sont créés, comme à Londres en 1849.

 

L'homéopathie se répand aux États-Unis, en Inde et en Amérique latine. Aux États-Unis, des écoles homéopathiques émergent, et l'American Institute of Homeopathy est fondé en 1844.

 

Avec l'essor de la médecine scientifique, l'homéopathie est critiquée pour son manque de preuves empiriques. Aux États-Unis, l'American Médical Association (AMA) s'oppose à l'homéopathie, entraînant la fermeture de nombreuses écoles homéopathiques.

 

Malgré tout, l'homéopathie reste populaire en Inde (où elle est intégrée au système de santé), en France, en Allemagne et en Suisse, souvent en complément de la médecine conventionnelle.

 

À partir des années 1980, l'intérêt pour les médecines alternatives croît en Occident, redonnant un élan à l'homéopathie, notamment pour traiter des affections bénignes ou chroniques.

 

Depuis les années 2000, des études (comme les méta-analyses de The Lancet en 2005) concluent que l'homéopathie n'a pas d'effet supérieur au placebo, suscitant des débats. En 2017, le National Health Service (NHS) britannique cesse de rembourser l'homéopathie, suivi par d'autres pays comme l'Australie. En France, elle est déremboursée en 2021.

 

L'homéopathie reste pratiquée et populaire, particulièrement en Allemagne et en Suisse. Elle est fréquemment utilisée pour des troubles fonctionnels (stress, insomnie, douleurs légères) ou en complément d'autres traitements. En Inde, l'homéopathie y est institutionnalisée, avec des collèges et des hôpitaux dédiés.

 

À l’opposé de la production des médicaments allopathiques, dépendants de la pétrochimie, les produits de l’homéopathie sont issus de notre environnement minéral, végétal et animal. C’est donc une médecine écologique et économique

 

Figures clés 

 

•      Constantin Hering : Pionnier de l'homéopathie aux États-Unis, il développe la « loi de Hering » sur l'évolution des symptômes lors du traitement. Il prolonge l’œuvre de Hahnemann.

 

•      Boiron : Entreprise française fondée en 1932, leader mondial des produits homéopathiques. 18 % parts de marché mondiales.

 

•      Lehning : Entreprise française fondée en 1935. 6 % parts de marché mondiales.

 

Formation des médecins homéopathes en France

 

En France, la formation des médecins homéopathes est strictement réservée aux professionnels de santé diplômés (médecins, sages-femmes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens ou vétérinaires), conformément aux exigences du Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM).

 

Seuls les médecins peuvent utiliser le titre de "médecin homéopathe" et prescrire des traitements homéopathiques.

Environ 5 000 médecins homéopathes exercent en France, souvent en libéral.

 

Depuis 2021, et malgré le déremboursement des médicaments homéopathiques par la Sécurité sociale, l'intérêt pour cette formation persiste, notamment pour réduire l’iatrogénie (effets indésirables) et répondre aux attentes des patients grâce à la médecine intégrative, alliance de la médecine conventionnelle et de la médecine complémentaire (homéopathie, mésothérapie, auriculothérapie, hypnothérapie, ostéopathie, naturopathie, aromathérapie, réflexologie, sophrologie…).


Formes, dilutions et prise

Les remèdes homéopathiques existent sous différentes présentations : granules, globules, plus petits que les granules (tube d'unidose), comprimé à sucer, sirop, collyre, crème, pommade, suppositoire.


Ils contiennent les solutions homéopathiques, dont le nom de la souche est écrite en latin, ex : " Nux Vomica".


Il existe différentes dilutions : les plus basses, de 3 à 5 CH, les moyennes, de 7 à 9 CH et les hautes, de 12 à 30 CH.


La prise se fait à distance des repas (30 minutes avant ou après) et en sublinguale (sous la langue) afin de faire passer le principe actif directement dans le sang, en évitant le passage dans le tube digestif et le foie qui pourrait réduire l'efficacité du remède. Pour les jeunes enfants, il est recommandé de laisser fondre les granules dans de l'eau.


Il est conseillé de décaler l'utilisation de produits mentholés (menthe, huiles essentielles, dentifrice) de la prise de granules homéopathiques, car la menthe perturbe l'assimilation du remède homéopathique.


Infiniment petit et infiniment grand

Pour la suite de ce post, j’ai souhaité supposer des liens dans l’infiniment petit entre l’homéopathie et la mémoire de l’eau et dans l’infiniment grand, entre la puissance du géant Big Pharma, le Goliath allopathique et la tenace petite industrie de l’homéopathie que le rapport Flexner a tenté de mettre à mal.

 

Le post de décembre sera donc consacré à la mémoire de l’eau et celui de janvier 2026 au rapport Flexner qui a révolutionné l'enseignement de la médecine.

2 commentaires


brigitte cancel
brigitte cancel
il y a 4 jours

Merci Flo, pour ce condensé toujours aussi intéressant. J'ai bcp aimé aussi ta conclusion

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Karine Bouton
Karine Bouton
il y a 6 jours

Merci Florence pour cet article synthétique sur l'homéopathie ainsi que pour sa conclusion.

Il me tarde de lire le prochain post sur la mémoire de l'eau 😊

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